Page:De Staël – La Révolution française, Tome III.djvu/129

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
122
CONSIDÉRATIONS

Les artistes du dix-septième siècle ont peint Louis XIV en Hercule, avec une grande perruque sur la tête ; les doctrines surannées, reproduites à la tribune populaire, n’offrent pas une moindre disparate. Tout cet édifice des vieux préjugés qu’on veut rétablir en France, n’est qu’un château de cartes que le premier souffle de vent doit abattre. Il n’y a que deux forces à compter dans ce pays : l’opinion qui veut la liberté, et les troupes étrangères qui obéissent à leurs souverains : tout le reste n’est que bavardage.

Ainsi donc, dès qu’un ministre dira que ses concitoyens ne sont pas faits pour être libres, acceptez cet acte d’humilité pour sa part de François, comme une démission de sa place ; car le ministre qui peut nier le vœu presque universel de la France, la connoît trop mal pour être capable de diriger ses affaires.