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CONSIDÉRATIONS

CHAPITRE XI.

Du système qu’il falloit suivre en 1814 pour maintenir la
maison de Bourbon sur le trône de France
.

BEAUCOUP de personnes croient que si Napoléon ne fût point revenu, les Bourbons n’avoient rien à redouter. Je ne le pense pas ; mais, il faut en convenir du moins, c’étoit un terrible prétendant qu’un tel homme ; et, si la maison d’Hanovre a pu craindre le prince Edouard, il étoit insensé de laisser Bonaparte dans une situation qui l’invitait, pour ainsi dire, à former des projets audacieux.

M. de Talleyrand, en reprenant, dans le congrès de Vienne, presque autant d’ascendant sur les affaires de l’Europe que la diplomatie françoise en avoit exercé sur Bonaparte, a certainement donné une très-grande preuve de son adresse personnelle ; mais le gouvernement de France ayant changé de nature, devoit-il se mêler des affaires d’Allemagne ? Les justes ressentimens de la nation allemande n’étaient-ils pas encore trop récens pour être effacés. ? Le