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CONSIDÉRATIONS


C’étoit donc, répéteront encore les royalistes, une belle occasion pour régner par la force. Mais, encore une fois, la nation ne consentoit à servir sous Bonaparte que pour en obtenir l’éclat des victoires ; la dynastie des Bourbons ne pouvoit ni ne devoit faire la guerre à ceux qui l’avoient rétablie. Existoit-il un moyen d’asservir les esprits dans l’intérieur, quand l’armée n’étoit point rattachée au trône, et que, la population étant presque toute renouvelée depuis que les princes de la maison de Bourbon avoient quitté la France, il falloit avoir plus de quarante ans pour les connoître ?

Tels étoient les élémens principaux de la restauration. Nous examinerons en particulier l’esprit de la société à cette époque, et nous unirons par le tableau des moyens qui, selon nous, pouvoient seuls triompher de ces divers obstacles.