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CONSIDÉRATIONS

de Dieu. Charles Ier avoit été élevé dans ces maximes, et il regardoit comme une mesure aussi condamnable qu’impolitique toute concession faite par l’autorité royale. Louis XVI, cent cinquante ans plus tard, étoit modifié par son siècle ; la doctrine de l’obéissance passive, qui subsistoit encore en Angleterre du temps de Charles Ier, n’étoit plus soutenue, même par le clergé de France, en 1789. Le parlement anglois avoit existé de tout temps ; et, quoiqu’il ne fût pas irrévocablement décidé que son consentement fût nécessaire pour l’impôt, cependant on avoit coutume de le lui demander. Mais, comme il accordoit des subsides pour plusieurs années, le roi d’Angleterre n’étoit pas, comme aujourd’hui, dans l’obligation de le rassembler tous les ans, et très-souvent on prolongeoit les impôts, sans que le renouvellement en fût prononcé par les représentans du peuple. Toutefois le parlement protestoit toujours contre cet abus ; la querelle des communes avec Charles Ier commença sur ce terrain. On lui reprocha deux impôts qu’il percevoit sans le consentement de la nation. Irrité de ce reproche, il ordonna, d’après le droit constitutionnel qu’il en avoit, que le parlement fût dissous, et il resta douze ans sans en convoquer un autre : interruption