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CONSIDÉRATIONS

CHAPITRE X.

Anecdotes particulières.

L’ON ne peut se résoudre à continuer de tels tableaux. Encore le 10 août sembloit-il avoir pour but de s’emparer du gouvernement, afin de diriger tous ses moyens contre l’invasion des étrangers ; mais les massacres qui eurent lieu vingt-deux jours après le renversement du trône, n’étoient qu’une débauche de forfaits. On a prétendu que la terreur qu’on éprouvoit à Paris, et dans toute la France, avoit décidé les François à se réfugier dans les camps. Singulier moyen que la peur, pour recruter une armée ! Mais une telle supposition est une offense faite à la nation. Je tâcherai de montrer, dans le chapitre suivant, que c’est malgré le crime, et non par son affreux secours, que les François ont repoussé les étrangers qui vouloient leur imposer la loi.

À des criminels succédoient des criminels plus détestables encore. Les vrais républicains ne restèrent pas un jour les maîtres après le 10 août. Dès que le trône qu’ils attaquoient fut