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CONSIDÉRATIONS

tutionnelle qui lui étoit due. Mais à l’instant où M. de la Fayette termina son discours par ces paroles, qu’il lui convenoit si bien de prononcer : « Telles sont les représentations que soumet à l’assemblée un citoyen auquel on ne sauroit du moins disputer son amour pour la liberté ; » Guadet, collègue de Vergniaud, monta rapidement à la tribune, et se servit avec habileté de la défiance que doit avoir toute assemblée représentative contre un général qui se mêle des affaires intérieures. Cependant, quand il rappeloit les souvenirs de Cromwell, dictant au nom de son armée des lois aux représentans de son pays, on savoit bien qu’il n’y avoit là ni tyran, ni soldats, mais un citoyen vertueux qui, bien qu’ami de la république en théorie, ne pouvoit supporter le crime, sous quelque bannière qu’il prétendît se ranger.