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SUR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

né Anglois, je dis avec orgueil qu’aucun ministre ne l’eût jamais surpassé, car il étoit plus ami de la liberté que M. Pitt, plus austère que M. Fox, et non moins éloquent, non moins énergique, non moins pénétré de la dignité de l’état que lord Chatham. Ah ! que n’a-t-il pu, comme lui, prononcer ses dernières paroles dans le sénat de la patrie, au milieu d’une nation qui sait juger, qui sait être reconnoissante, et dont l’enthousiasme, loin d’être le présage de la servitude, est la récompense de la vertu !

Maintenant, retournons à l’examen du personnage politique le plus en contraste avec les principes que nous venons de retracer, et voyons si lui-même aussi, Bonaparte, ne doit pas servir à prouver la vérité de ces principes, qui seuls auroient pu le maintenir en puissance, et conserver la gloire du nom françois.