Page:De Staël – La Révolution française, Tome II.djvu/304

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
297
SUR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

il examine dans cet écrit, pour la première fois, quelle seroit la meilleure forme à donner à ce gouvernement. D’une part, les sentimens d’opposition qui animoient déjà M. Necker contre le despotisme de Bonaparte, le portoient à se servir contre lui des seules armes qui pussent encore l’atteindre ; d’autre part, dans un moment où le danger d’exalter les esprits n’étoit pas à redouter, un politique philosophe se plaisoit à traiter dans toute sa vérité une question très-importante.

L’idée la plus remarquable de cet examen, c’est que, loin de vouloir rapprocher autant que cela se peut, une république d’une monarchie, alors qu’on se décide à la république, il faut, au contraire, puiser toute sa force dans les élémens populaires. La dignité d’une telle institution ne pouvant reposer que sur l’assentiment de la nation, il faut essayer de faire reparoître sous diverses formes la puissance qui doit, dans ce cas, tenir lieu de toutes les autres. Cette profonde pensée est la base du projet de république dont M. Necker détaille chaque partie, en répétant néanmoins qu’il ne sauroit en conseiller l’adoption dans un grand pays.

Enfin, il termine son dernier ouvrage par des considérations générales sur les finances.