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SUR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

tuent l’évangile social, sous une forme à peu près semblable, dans la déclaration du 2 mai, datée de Saint-Ouen, par S. M. Louis XVIII, et dans une autre circonstance dont nous aurons occasion de parler plus tard. Depuis le 27 décembre 1788, jusqu’au 8 juillet 1815, voilà ce que les François ont voulu quand ils ont pu vouloir.

Le livre du Pouvoir exécutif dans les grands états est le meilleur guide que puissent prendre les hommes appelés à faire ou à modifler une constitution quelconque ; car c’est, pour ainsi dire, la carte politique où tous les dangers qui se présentent sur la route de la liberté sont signalés.

À la tête de cet ouvrage, M. Necker s’adresse ainsi aux François :

« Il me souvient du temps où, en publiant le résultat de mes longues réflexions sur les finances de la France, j’écrivois ces paroles : Oui, nation généreuse, c’est à vous que je consacre cet ouvrage. Hélas ! qui me l’eût dit, que, dans la révolution d’un si petit nombre d’années, le moment arriveroit où je ne pourrois plus me servir des mêmes expressions, et où j’aurois besoin de tourner mes regards vers d’autres nations, pour avoir