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SUR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

Il prédit dans le même livre la terreur qui alloit naître du pouvoir des jacobins, et, chose plus remarquable encore, la terreur qui naîtroit après eux par l’établissement du despotisme militaire.

Il ne suffisoit pas à un publiciste tel que M. Necker, de présenter le tableau de tous les malheurs qui résulteroient de la constitution de 1791. Il devoit encore donner à l’assemblée législative des conseils pour y échapper. L’assemblée constituante avoit décrété plus de trois cents articles, auxquels aucune des législatures suivantes n’avoit le droit de toucher qu’à des conditions qu’il étoit presque impossible de réunir ; et cependant parmi ces articles immuables se trouvoit le mode adopté pour nommer à des places inférieures, et autres choses d’aussi peu d’importance ; « de manière qu’il ne seroit ni plus facile, ni moins difficile de changer en république la monarchie françoise, que de modifier les plus indifférens de tous les détails compris, on ne soit pourquoi, dans l’acte constitutionnel. »

« Il me semble, dit ailleurs M. Necker, que dans un grand état, on ne peut vouloir la liberté, et renoncer en aucun temps aux conditions suivantes :