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SUR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

tervention efficace du monarque. Cette auguste médiation pouvoit seule, peut-être, conserver les distances entre tant de pouvoirs qui se rapprochent, entre tant d’élus à titres pareils, entre tant de dignitaires égaux par leur premier état, et si près encore les uns des autres par la nature de leurs fonctions et la mobilité de leurs places ; elle seule pouvoit vivifier, en quelque manière, les gradations abstraites et toutes constitutionnelles qui doivent composer dorénavant l’échelle des subordinations.

« Je vois bien
« Des assemblées primaires qui nomment un corps électoral ;
« Ce corps électoral, qui choisit des députés à l’assemblée nationale ;
« Cette assemblée, qui rend des décrets, et demande au roi de les sanctionner et de les promulguer ;
« Le roi qui les adresse aux départemens ;
« Les départemens qui les transmettent aux districts ;
« Les districts qui donnent des ordres aux municipalités ;
« Les municipalités qui, pour l’exécution de