Page:De Staël – La Révolution française, Tome II.djvu/200

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
193
SUR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

veur, et M. de Monbreton courut au tribunal, où il apprit que son frère avoit déjà tout avoué ; mais le sursis rompit la séance, et l’homme innocent a vécu.

C’est notre devoir, à nous autres femmes, de secourir dans tous les temps les individus accusés pour des opinions politiques, quelles qu’elles puissent être ; car, qu’est-ce que des opinions dans les temps de partis ? Pouvons-nous être certains que tels ou tels événemens, telle ou telle situation, n’auroient pas changé notre manière de voir ? Et, si l’on en excepte quelques sentimens invariables, qui sait comment le sort auroit agi sur nous ?