Page:De Staël – La Révolution française, Tome II.djvu/112

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
105
SUR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

de Robespierre, ne perdit pas un jour pour venir s’enfermer avec son mari, et s’exposer à toutes les souffrances qui ont abrégé sa vie. Tant de fermeté dans un homme depuis si long-temps fidèle à la même cause, tant d’amour conjugal et filial dans sa famille, devoient intéresser le pays où ces vertus sont natives. Le général Fitz-Patrick demanda donc que le ministère anglois intercédât auprès de ses alliés pour en obtenir la liberté du général la Fayette. M. Fox plaida cette cause ; et cependant, le parlement anglois entendit le discours sublime dont nous allons transcrire la fin, sans que les députés d’un pays libre se levassent tous pour accéder à la proposition de l’orateur, qui n’auroit dû être, dans cette occasion, que leur interprète. Les ministres s’opposèrent à la motion du général Fitz-Patrick, en disant, comme à l’ordinaire, que la captivité du général la Fayette concernoit les puissances du continent, et que l’Angleterre, en s’en mêlant, violeroit le principe général qui lui défend de s’immiscer dans l’administration intérieure des pays étrangers. M. Fox combattit admirablement cette réponse, dès lors astucieuse. M, Windham, secrétaire de la guerre, repoussa les éloges que M. Fox avoit donnés au