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SUR LA RÉVOLUTION FRANÇOISE

Louis XIV ; enfin les querelles plus douces, mais non moins importantes, des parlemens sous Louis XV.

Des troubles sans fin se sont élevés pour obtenir la liberté telle qu’on la concevoit à différentes périodes, soit féodale, soit religieuse, enfin représentative ; et, si l’on en excepte les règnes où des monarques, tels que François Ier, et surtout Louis XIV, ont eu la dangereuse habileté d’occuper les esprits par la guerre, il ne s’est pas écoulé, pendant l’espace de huit siècles, vingt-cinq ans durant lesquels, ou les grands vassaux armés contre les rois, ou les paysans soulevés contre les seigneurs, ou les réformés se défendant contre les catholiques, ou les parlemens se prononçant contre la cour, n’aient essayé d’échapper au pouvoir arbitraire, le plus insupportable fardeau qui puisse peser sur un peuple. Les troubles civils, aussi-bien que les violences auxquelles on a eu recours pour les étouffer, attestent que les François ont lutté autant que les Anglais pour obtenir la liberté légale, qui seule peut faire jouir une nation du calme, de l’émulation et de la prospérité.

Il importe de répéter à tous les partisans des droits qui reposent sur le passé, que c’est la