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SUR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

son peuple, il a rappelé un ministre que ce peuple demandait.

« La justice a repris son cours.

« Le trésor public s’est rempli, le crédit a reparu comme dans les temps les plus prospères ; le nom infâme de banqueroute n’a plus même été prononcé.

« Les prisons se sont ouvertes, et ont rendu à la société les victimes qu’elles renfermaient.

« Les révoltes qui avoient été semées dans plusieurs provinces, et dont on avoit lieu de craindre le développement le plus terrible, se sont bornées à des troubles toujours affligeans sans doute, mais passagers, et bientôt apaisés par la sagesse et par l’indulgence.

« Les états généraux ont été annoncés de nouveau : personne n’en a plus douté, quand on a vu un roi vertueux confier l’exécution de ses promesses à un vertueux ministre. Le nom du roi a été couvert de bénédictions.

« Le temps de la famine est arrivé. Des travaux immenses, les mers couvertes de vaisseaux, toutes les puissances de l’Europe sollicitées, les deux mondes mis à contribution pour notre subsistance, plus de quatorze cent mille quintaux de farine et de