Page:De Staël – La Révolution française, Tome I.djvu/176

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
162
CONSIDÉRATIONS

de la même vertu. Le clergé demanda qu’il lui fût permis de lever des dîmes sur toute espèce de fruits et de grains, et qu’on défendît de lui faire payer des droits à l’entrée des villes, ou de lui imposer sa part des contributions pour les chemins ; il réclama de nouvelles entraves à la liberté de la presse. La noblesse demanda que les principaux emplois fussent tous donnés exclusivement aux gentilshommes, qu’on interdît aux roturiers les arquebuses, les pistolets, et l’usage des chiens, à moins qu’ils n’eussent les jarrets coupés. Elle demanda de plus que les roturiers payassent de nouveaux droits seigneuriaux aux gentilshommes possesseurs de fiefs ; que l’on supprimât toutes les pensions accordées aux membres du tiers état, mais que les gentilshommes fussent exempts de la contrainte par corps, et de tout subside sur les denrées de leurs terres ; qu’ils pussent prendre du sel dans les greniers du roi, au même prix que les marchands ; enfin, que le tiers état fût obligé de porter un habit différent de celui des gentilshommes.

J’abrège cet extrait des procès-verbaux, dans lequel je pourrais relever encore bien des choses ridicules, si celles qui sont révoltantes ne réclamoient pas toute l’attention. Mais il suffit