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SUR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

remplacées par des corps de magistrats qui n’avaient pas la confiance publique ; et, depuis leur rétablissement, des innovations avaient été tentées sur les objets les plus essentiels de leur juridiction.

« Mais c’étoit en fait de finance que les lois avaient reçu les plus fortes infractions ; des impôts avaient été établis sans le consentement de la nation ou de ses représentants.

« Des impôts avaient été perçus après l’époque fixée par le gouvernement pour leur cessation.

« Des impôts, faibles dans leur origine, avaient eu un accroissement prodigieux et irrégulier ; une partie des impôts portoit plus sur la classe indigente que sur la classe riche.

« Les impôts étaient répartis entre les provinces, sans notions exactes de la force de la contribution qu’elles devaient supporter.

« Quelquefois il y avoit sujet de soupçonner que la résistance à l’établissement des impôts en avoit fait alléger le poids ; en sorte que le défaut de patriotisme étoit devenu le motif d’un traitement avantageux.

« Quelques provinces avaient obtenu des abonnements d’impôts ; et ces abonnements étant toujours avantageux, c’étoit une faveur