faisoit un devoir. Il se trompoit toutefois : l’attachement de la nation pour lui étoit plus grand qu’il ne la croyoit ; et, s’il avoit attendu la mort du premier ministre, qui arriva six mois après, il aurait occupé sa place. Le règne de Louis XVI eût été probablement paisible, et la nation se seroit préparée par une bonne administration, à l’émancipation qui lui étoit due.
M. Necker offrit sa démission, si les conditions qu’il demandoit n’étoient pas accordées. M. de Maurepas, qui l’avoit excité à cette démarche, en prévoyoit avec certitude le resultat ; car plus les monarques sont foibles, plus ils sont fidèles à quelques maximes de fermeté qui leur ont été données dès leur enfance, et dont l’une des premières est sans doute, qu’un roi ne doit jamais refuser une démission offerte, ni souscrire aux conditions qu’un fonctionnaire public met à la continuation de ses services.
La veille du jour où M. Necker se proposoit de demander au roi sa retraite, s’il n’obtenoit pas ce qu’il désiroit, il se rendit avec sa femme à l’hospice qui porte encore leur nom à Paris. Il alloit souvent dans cet asile respectable reprendre du courage contre les difficultés cruelles de sa situation. Des sœurs de la Charité, la plus