CHAPITRE III.
Du culte des Frères Moraves.
Il y a peut-être trop de liberté dans le protestantisme pour contenter une certaine austérité religieuse qui peut s’emparer de l’homme accablé par de grands malheurs ; quelquefois même, dans le cours habituel de la vie, la réalité de ce monde disparoît tout à coup, et l’on se sent au milieu de ses intérêts comme dans un bal dont on n’entendroit pas la musique. Le mouvement qu’on y verroit paroîtroit insensé, une espèce d’apathie rêveuse s’empare également du bramin et du sauvage, quand l’un, à force de penser, et l’autre, à force d’ignorer, passent des heures entières dans la contemplation muette de la destinée. La seule activité dont on soit susceptible alors est celle qui a le culte divin pour objet. On aime à faire à chaque instant quelque chose pour le ciel ;