CHAPITRE II.
De la philosophie anglaise.
Tout semble attester en nous mêmes l’existence d’une double nature ; l’influence des sens et celle de l’âme se partagent notre être, et selon que la philosophie penche vers l’une ou l’autre, les opinions et les sentiments sont à tous égards diamétralement opposés. On peut aussi désigner l’empire des sens et celui de la pensée par d’autres termes : il y a dans l’homme ce qui périt avec l’existence terrestre et ce qui peut lui survivre ; ce que l’expérience fait acquérir et ce que l’instinct moral nous inspire, le fini et l’infini ; mais, de quelque manière qu’on s’exprime, il faut toujours convenir qu’il y a deux principes de vie différents dans la créature sujette à la mort et destinée à l’immortalité.
La tendance vers le spiritualisme a toujours