il faut convenir que les disciples de la nouvelle école sont beaucoup plus près que tous les autres d’avoir de la force dans le caractère ; ils la lèvent, ils la désirent, ils la conçoivent ; mais elle leur manque souvent. Il y a très-peu d’hommes en Allemagne qui sachent seulement écrire sur la politique. La plupart de ceux qui s’en mêlent sont systématiques et très-souvent inintelligibles. Quand il s’agit de la métaphysique transcendante, quand on s’essaie à se plonger dans les ténèbres de la nature, tous les aperçus, quelque vagues qu’ils soient, ne sont pas à dédaigner, tous les pressentiments peuvent guider, tous les à-peu-près sont encore beaucoup. Il n’en est pas ainsi des affaires de ce monde : il est possible de les savoir, il faut donc les présenter avec clarté. L’obscurité dans le style, lorsqu’on traite des pensées sans bornes, est quelquefois l’indice de l’étendue même de l’esprit ; mais l’obscurité dans l’analyse des choses de la vie prouve seulement qu’on ne les comprend pas.
Lorsqu’on fait intervenir la métaphysique dans les affaires, elle sert à tout confondre pour tout excuser, et l’on prépare ainsi des brouillards pour asile à sa conscience. L’emploi de cette métaphysique seroit de l’adresse, si de nos jours