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INFLUENCE DE LA NOUVELLE PHILOSOPHIE.

s’est assuré nouvellement de la vérité de leurs assertions à cet égard.

L’astronomie et la musique sont la science et l’art que les hommes ont connus de toute antiquité : pourquoi les sons et les astres ne seroient-ils pas réunis par des rapports que les anciens auroient sentis, et que nous pourrions retrouver ? Pythagore avoit soutenu que les planètes étoient entre elles à la même distance que les sept cordes de la lyre, et l’on affirme qu’il a pressenti les nouvelles planètes qui ont été découvertes entre Mars et Jupiter[1]. Il paroît qu’il n’ignoroit pas le vrai système des cieux, l’immobilité du soleil, puisque Copernic s’appuie à cet égard de son opinion citée par Cicéron. D’où venoient donc ces étonnantes découvertes, sans le secours des expériences et des machines nouvelles dont les modernes sont en possession ? C’est que les anciens marchoient hardiment éclairés par le génie. Ils se servoient de la raison, sur laquelle repose l’intelligence humaine ; mais ils consultoient

  1. M. Prévost, professeur philosophie à Genève, a publié sur ce sujet une brochure d’un très-grand intérêt. Cet écrivain philosophe est aussi connu en Europe qu’estimé dans sa patrie.