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DES BEAUX-ARTS EN ALLEMAGNE

terrible, qui devoit signaler l’éclat du jour. Aussi un homme d’esprit disoit-il qu’à l’apparition de la lumière il fallait se boucher les oreilles.

Dans plusieurs autres morceaux de la Création la même recherche d’esprit peut être souvent blâmée ; la musique se traîne quand les serpents sont créés ; elle redevient brillante avec le chant des oiseaux, et dans les Saisons aussi de Haydn ces allusions se multiplient plus encore. Ce sont des concetti en musique que des effets ainsi préparés sans doute de certaines combinaisons de l’harmonie peuvent rappeler des merveilles de la nature, mais ces analogies ne tiennent en rien à l’imitation qui n’est jamais qu’un jeu factice. Les ressemblances réelles des beaux-arts entre eux et des beaux-arts avec la nature dépendent des sentiments du même genre qu’ils excitent dans notre âme par des moyens divers.

L’imitation et l’expression diffèrent extrêmement dans les beaux-arts : l’on est assez généralement d’accord, je crois, pour exclure la musique imitative ; mais il reste toujours deux manières de voir sur la musique expressive ; les uns veulent trouver en elle la traduction des paroles, les autres, et ce sont les Italiens, se contentent d’un rapport général entre les situa-