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pas. Viens ; mais conduis-moi dans la demeure éternelle : je ne puis aller que là. Tu veux partir ? Oh ! mon ami, si je pouvois……

FAUST.

Tu le peux, si tu le veux ; les portes sont ouvertes.

MARGUERITE.

Je n’ose pas sortir ; il n’est plus pour moi d’espérance. Que me sert-il de fuir ? Mes persécuteurs m’attendent. Mendier est si misérable ; et surtout avec une mauvaise conscience ! Il est triste aussi d’errer dans l’étranger ; et d’ailleurs partout ils me saisiront.

FAUST.

Je resterai près de toi.

MARGUERITE.

Vite, vite, sauve ton pauvre enfant. Pars, suis le chemin qui borde le ruisseau ; traverse le sentier qui conduit à la forêt ; à gauche, près de l’écluse, dans l’étang, saisis-le tout de suite : il tendra ses mains vers le ciel ; des convulsions les agitent. Sauve-le ! sauve-le !

FAUST.

Reprends tes sens ; encore un pas, et tu n’as, plus rien à craindre.