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FAUST

MARGUERITE.

On diroit que ces murs se rapprochent pour m’étouffer ; la voûte du temple m’oppresse : de l’air ! de l’air !

LE MAUVAIS ESPRIT.

Cache-toi ; le crime et la honte te poursuivent. Tu demandes de l’air et de la lumière, misérable ! qu’en espères-tu ?

LE CHOEUR.

Quid sum miser tunc dicturus ?
Quem patronum rogaturus !
Cum vix justus sit securus[1] ?


LE MAUVAIS ESPRIT.

Les Saints détournent leur visage de ta présence ; ils rougiroient de tendre leurs mains pures vers toi.

LE CHOEUR.

Quid sum miser tune dicturus[2] ? »

Marguerite crie au secours et s’évanouit.


Quelle scène ! Cette infortunée qui, dans l’asile de la consolation, trouve le désespoir : cette


  1. Malheureux ! que dirai-je alors ? À quel protecteur
    m’adresserai-je, lorsqu’à peine le juste peut se croire
    sauvé ?

  2. Malheureux ! que dirai-je alors ?