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LA LITTÉRATURE ET LES ARTS

cœur qui ne peut trouver de repos que dans la vertu. Un méchant habile se garde bien de pervertir en entier les honnêtes gens qu’il veut gouverner : car son ascendant sur eux se compose des fautes et des remords qui les troublent tour à tour. Faust, aidé par Méphistophélès, séduit cette jeune fille, singulièrement simple d’esprit et d’âme. Elle est pieuse, bien qu’elle soit coupable, et, seule avec Faust, elle lui demande s’il a de la religion. — « Mon enfant, lui dit-il, tu le sais, je t’aime. Je donnerois pour toi mon sang et ma vie ; je ne voudrois troubler la foi de personne. N’est-ce pas là tout ce que tu peux désirer ?

MARGUERITE.

Non, il faut croire.

FAUST.

Le faut-il ?

MARGUERITE.

Ah ! si je pouvois quelque chose sur toi ! tu ne respectes pas assez les saints sacrements.

FAUST.

Je les respecte.

MARGUERITE.

Mais sans en approcher ; depuis long-temps