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LA LITTÉRATURE ET LES ARTS

Burleigh). Je souhaite que ma fidèle nourrice m’accompagne sur l’échafaud, mylord ; accordez-moi ce bienfait.

BURLEIGH.

Je n’ai point de pouvoir à cet égard.

MARIE.

Comment ! l’on pourrait me refuser cette prière si simple ! Qui donc me rendroit les derniers services ? Ce ne peut être la volonté de ma sœur, qu’on blesse en ma personne le respect dû à une femme.

BURLEIGH.

Aucune femme ne doit monter avec vous sur l’échafaud ; ses cris, sa douleur……

MARIE.

Elle ne fera pas entendre ses plaintes, je suis garant de la force d’âme de mon Anna. Soyez bon, mylord, ne me séparez pas, en mourant, de ma fidèle nourrice. Elle m’a reçue dans ses bras sur le seuil de la vie, que sa douce main me conduise à la mort.

PAULET.

Il faut y consentir.

BURLEIGH.

Soit.