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LA LITTÉRATURE ET LES ARTS

aura plus ni faute, ni douleur. (Il remet la coupe, entend du bruit au dehors, recouvre sa tête, et va vers la porte ; Marie reste a genoux plongée dans la méditation.)

MELVIL.

Il vous reste encore une rude épreuve à supporter, madame : vous sentez-vous assez de force pour triompher de tous les mouvements d’amertume et de haine ?

MARIE (se relève).

Je ne crains point de rechute, j’ai sacrifié à Dieu ma haine et mon amour.

MELVIL.

Ainsi préparez-vous à recevoir lord Leicester et le chancelier Burleigh : ils sont là. (Leicester reste dans l’éloignement, sans lever les yeux ; Burleigh s’avance entre la reine et lui).

BURLEIGH.

Je viens, lady Stuart, pour recevoir vos derniers ordres.

MARIE.

Je vous en remercie, mylord.

BURLEIGH.

C’est la volonté de la reine, qu’aucune demande équitable ne vous soit refusée.