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WALSTEIN, ET MARIE STUART.

non méritée le crime dont ma jeunesse fut coupable.

MELVIL (la bénissant).

Que cela soit ainsi, et que ta mort serve à t’absoudre ! Tombe sur l’autel comme une victime résignée. Le sang peut purifier ce que le sang avoit souillé : tu n’es plus coupable maintenant que des fautes d’une femme, et les foiblesses de l’humanité ne suivent point l’âme bienheureuse dans le ciel. Je t’annonce donc, en vertu de la puissance qui m’a été donnée de lier et de délier sur la terre, l’absolution de tes péchés, ainsi que tu as cru qu’il t’arrive ! (Il lui présente l’hostie.) Prends ce corps, il été sacrifié pour toi. (Il prend la coupe qui est sur la table, il la consacre avec une prière recueillie, et l’offre à la reine qui semble hésiter encore et ne pas oser l’accepter.) Prends la coupe remplie de ce sang qui a été répandu pour toi. Prends-la, le pape t’accorde cette grâce au moment de ta mort. C’est le droit suprême des rois dont tu jouis (Marie reçoit la coupe) ; et comme tu es maintenant unie mystérieusement avec ton Dieu sur cette terre, ainsi revêtue d’un éclat angélique, tu le seras dans le séjour de béatitude, où il n’y