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DES POÈMES ALLEMANDS

guerriers perfides ; ô mes compagnons ! entendez ma malédiction terrible : que nul des traîtres à la patrie, assassins du héros, ne meure dans les Combats !

W. Voyez-vous le torrent qui s’élance de la montagne et se précipite sur ces rochers ; il roule avec ses flots des pins déracinés ; il les amène, il les amène pour le bûcher d’Hermann, Bientôt le héros sera poussière, bientôt il reposera dans la tombe d’argile ; mais que sur cette poussière sainte soit placé le glaive par lequel il a juré la perte du conquérant.

Arrête-toi, esprit du mort, avant de rejoindre ton père Siegmar ! tarde encore et regarde comme il est plein de toi, le cœur de ton peuple.

K. Taisons, ô taisons à Thusnelda que son Hermann est ici tout sanglant. Ne dites pas à cette noble femme, à cette mère désespérée, que le père de son Thumeliko a cessé de vivre.

Qui pourrait le dire à celle qui a déjà marché chargée de fers devant le char redoutable de l’orgueilleux vainqueur, qui pourroit