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PRÉFACE

chir qu’ils étoient eux-mêmes la cause de cette force devant laquelle ils se prosternoient.

Les Espagnols, à qui l’on peut appliquer ce beau vers anglais de Southey,

And those who suffer bravely save mankind,

et ceux qui souffrent bravement sauvent l’espèce humaine, — les Espagnols se sont vus réduits à ne posséder que Cadix, et ils n’auroient pas consenti davantage alors au joug des étrangers, que depuis qu’ils ont atteint la barrière des Pyrénées, et qu’ils sont défendus par le caractère antique et le génie moderne de lord Wellington. Mais pour accomplir ces grandes choses il falloit une persévérance que l’événement ne sauroit décourager. Les Allemands ont eu souvent le tort de se laisser convaincre par les revers. Les individus doivent se résigner à la destinée, mais jamais les nations, car ce sont elles qui seules peuvent commander à