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LA LITTÉRATURE ET LES ARTS

Les dialectes germaniques ont pour origine une langue mère, dans laquelle ils puisent tous. Cette source commune renouvelle et multiplie les expressions d’une façon toujours conforme au génie des peuples. Les nations d’origine latine ne s’enrichissent pour ainsi dire que par l’extérieur ; elles doivent avoir recours aux langues mortes, aux richesses pétrifiées pour étendre leur empire. Il est donc naturel que les innovations en fait de mots leur plaisent moins qu’aux nations qui font sortir les rejetons d’une tige toujours vivante. Mais les écrivains français ont besoin d’animer et de colorer leur style par toutes les hardiesses qu’un sentiment naturel peut leur inspirer, tandis que les Allemands, au contraire, gagnent à se restreindre. La réserve ne sauroit détruire en eux l’originalité ; ils ne courent risque de la perdre que par l’excès même de l’abondance.

L’air que l’on respire a beaucoup d’influence sur les sons que l’on articule : la diversité du sol et du climat produit dans la même langue des manières de prononcer très-différentes. Quand on se rapproche de la mer, les mots s’adoucissent ; le climat y est tempéré ; peut-être aussi que le spectacle habituel de cette image de l’infini porte à la rêverie et donne à la prononciation plus de