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LA LITTÉRATURE ET LES ARTS

Comme mon cœur bat… Dieux immortels… si même j’arrivois plus tôt au but sublime… oh ! alors tu me suivras de près… ton souffle agitera mes cheveux flottants.

Tout à coup la trompette retentit, elles volent avec la rapidité de l’aigle, un nuage de poussière s’élève sur la vaste carrière ; je les vis près du chêne, mais le nuage s’épaissit, et bientôt je les perdis de vue. »

C’est ainsi que finit l’ode, et il y a de la grâce à ne pas désigner le vainqueur.

Je renvoie au chapitre sur la poésie allemande l’examen des ouvrages de Klopstock sous le point de vue littéraire, et je me borne à les indiquer maintenant comme des actions de sa vie. Tous ses ouvrages ont eu pour but, ou de réveiller le patriotisme dans son pays, ou de célébrer la religion : si la poésie avoit ses saints, Klopstock devroit être compté comme l’un des premiers.

La plupart de ses odes peuvent être considérées comme des psaumes chrétiens, c’est le David du Nouveau Testament que Klopstock ; mais ce qui honore surtout son caractère, sans parler de son génie, c’est l’hymne religieuse, sous la forme d’un poëme épique, à laquelle il a consacré vingt années, la Messiade. Les chrétiens possédoient deux