PRÉFACE.
En 1810 je donnai le manuscrit de cet ouvrage sur l’Allemagne au libraire qui avoit imprimé Corinne. Comme j’y manifestois les mêmes opinions et que j’y gardois le même silence sur le gouvernement actuel des Français que dans mes écrits précédents, je me flattai qu’il me seroit aussi permis de le publier : toutefois, peu de jours après l’envoi de mon manuscrit, il parut un décret sur la liberté de la presse d’une nature très-singulière ; il y étoit dit « Qu’aucun ouvrage ne pourroit être imprimé sans avoir été examiné par des censeurs. » — Soit. — On étoit accoutumé en France sous l’ancien régime à se soumettre à la censure ; l’esprit public marchoit alors dans le sens de la liberté, et rendoit une telle gêne peu redou-