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confondirent leurs intérêts, et donnèrent une nouvelle impulsion au commerce des fourrures. M. John Mac Laughlin, qui vint dans l’Orégon en 1824, fut le principal instrument de la prospérité du pays. Il augmenta les comptoirs et donna de l’occupation à un grand nombre de Canadiens et d’Iroquois. On commença en même temps à semer du blé. Un des colons ayant entrepris, en 1829, de cultiver le sol de la vallée de Willamette, son exemple fut bientôt suivi par d’autres, et la colonie devint si nombreuse, qu’en 1834 on pria Mgr Provencher, vicaire apostolique de la baie d’Hudson, de procurer un prêtre pour les besoins spirituels du peuple. Toutefois les colons ne réussirent dans leur requête que l’année suivante, où deux ecclésiastiques furent désignés pour la mission. L’arrivée dans l’Orégon d’un prédicateur méthodiste en 1834, et d’un ministre épiscopalien en 1837, retarda considérablement le départ des prêtres catholiques.

Le Rév. M. Demers s’avança jusqu’à la rivière Rouge en 1837. Des arrangements ayant été pris pour que lui et ses collaborateurs arrivassent dans l’Orégon l’année suivante, le Rév. F. N. Blanchet quitta le Canada à l’époque prescrite, et joignit son compagnon à la rivière Rouge, d’où ils partirent tous deux le 10 juillet. Après avoir fait un périlleux voyage de quatre à cinq mille milles, et avoir perdu douze de leurs compagnons de voyage dans les rapides dangereux de la rivière Columbia, ils