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au-dessus de nos têtes et les nues déchargeaient des torrents d’eau.

Le 1er août, à six heures du matin, nous nous remîmes en route. Nous prîmes toutes les précautions possibles pour éviter la rencontre de quelque bande hostile. Les sauvages qui nous accompagnaient tinrent constamment les yeux fixés sur le sol pour voir s’ils ne découvriraient pas des traces récentes de quelques ennemis. Une longue expérience leur donne un tact admirable pour trouver des indices qui sont imperceptibles pour d’autres. Les adversaires que nos compagnons avaient le plus à craindre dans le pays que nous devions traverser étaient les Pieds-Noirs et les Sioux. Après avoir déjeuné aux environs de la source de la rivière du Renard, nous traversâmes, jusqu’au soir, des plaines élevées et verdoyantes, bornées par une chaîne de coteaux qui s’étend de la rivière Roche-Jaune au fleuve du Missouri. De temps en temps, on voit dans le lointain des espèces de buttes qui servent de guides au voyageur. Au déclin du jour, nous fixâmes notre camp près de la base des Tétons de la Roche-Jaune. Ces Tétons ont pris leur nom d’un groupe de hautes collines, situées dans un des vallons délicieux qui sont en grand nombre dans ces parages et qui, entourées d’arbres et d’arbustes de différentes sortes, forment un contraste agréable avec les plaines dégarnies de bois que nous venions de traverser. On y trouve une grande abondance de fruits sauvages, tels que