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plusieurs fois et a obtenu beaucoup de succès parmi ces sauvages, en les disposant en faveur de notre sainte religion. J’ai appris que, selon toute probabilité, une mission y serait bientôt établie avec un ou deux prêtres résidents.

Ce lieu est admirablement choisi, et certes les lumières de la foi se répandront facilement de là chez les nations voisines, telles que les Mandans, les Arickaras et les Assiniboins. Ces tribus ont montré beaucoup d’empressement à entendre la parole de Dieu et à se faire instruire, chaque fois qu’un missionnaire catholique les a visitées. En Europe, les prédicateurs et les catéchistes doivent user de mille moyens pour attirer des auditeurs ;

    Saint-Boniface (Amérique du Nord), est mort le 7 juin 1853. Il était né au Canada. Élevé de bonne heure au sacerdoce, il fut envoyé par l’évêque de Québec dans les régions lointaines qu’arrose la Rivière-Rouge. Cette vaste contrée, presque égale à la moitié de l’Europe, était habitée par de nombreuses tribus sauvages toutes infidèles. Quelques chrétiens, il est vrai, y étaient venus dresser leurs tentes ; mais leur présence, loin de faire du bien, causait au contraire beaucoup de mal, tant ils étaient la personnification du vice. En 1822, c’est-à-dire quatre ans après son arrivée à Saint-Boniface, Mgr Proveucher en fut nommé vicaire apostolique. En 1848, le Saint-Siège érigea le vicariat de la Riviére-Rouge en diocèse de Saint-Boniface. Épuisé par les travaux, Mgr Provencher sentit sa fin approcher. Il voulut se choisir un coadjuteur et jeta les yeux sur le R. P. Taché, oblat de Marie Immaculée, qui fut nommé en 1852 vicaire apostolique de la baie d’Hudson et gouverne encore aujourd’hui cette immense mission. (Note de la présente édition.)