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fléau. Quelle consolation pour moi de les avoir baptisés  ! ils sont au ciel.

Nous fîmes enfin nos adieux aux messieurs du fort.

Bientôt nous passâmes le village des Mandans, composé de quelques grandes huttes couvertes de terre. Cette nation autrefois nombreuse est aujourd’hui réduite à un petit nombre de familles, qui seules ont échappé à la petite vérole en 1838. Ce village est situé à dix-huit cents milles au-dessus de l’embouchure du Missouri et à deux cents milles plus bas que la Roche-Jaune (Yellow Stone). Quelques jours après, nous nous arrêtâmes au fort Berthold, pour y décharger des marchandises au grand village des Minatarees ou Gens des Saules, surnommés les Gros Ventres du Missouri. Leurs cabanes sont de la même construction que celles des Arickaras et des Mandans. Quatre pieux ou arbres fourchus plantés en terre, à vingt pieds à peu près de distance, forment un carré. Ces pieux sont surmontés de soliveaux, qui soutiennent d’autres pièces de charpente obliquement placées et laissent une grande ouverture au centre, pour recevoir l’air et donner issue à la fumée  ; ces pièces sont entrelacées de saules  ; le tout est couvert de foin et de terre, sans toutefois être gazonné. Une ouverture faite d’un seul côté est destinée à recevoir la porte, qui consiste en une peau de buffle suspendue. Au devant de la porte est une espèce d’allée de dix à quinze pieds de long,