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du fleuve, y est très-étroit. Quelques plateaux s’y élèvent presque à la hauteur des montagnes.

Les îles du Missouri sont en général bien boisées et présentent des vues très-agréables  ; on se procure dans quelques-unes une quantité de cèdres rouges, le bois le plus durable de ces parages et qui résiste le mieux à l’action du temps, quand il est plongé dans l’eau ou enfoncé dans la terre. Si l’on excepte l’étendue de pays entre la Niobrarah et la Mankizitah, où les prairies basses sont rares et où les terrains élevés sont presque entièrement dépourvus de bois, on trouve dans ces îles plusieurs sites magnifiques qui semblent inviter le pionnier et lui dire : «  Le temps n’est pas éloigné  ; vous aussi vous élèverez ici votre cabane et cultiverez votre champ.  » Le charbon est partout très-abondant et suppléera au manque de bois.

Depuis la Mankizitah jusqu’au grand détour du Missouri, et depuis ce détour jusqu’au fort Mandan, et même jusqu’au-dessus de l’embouchure de la Roche-Jaune, sur les deux bords du fleuve, l’aspect du pays est superbe  ; le sol y est très-fertile et donne les récoltes les plus abondantes. Çà et là le long des grands cours d’eau, les forêts sont assez touffues, tandis que dans les plaines supérieures et à mesure qu’on s’éloigne des rivières, le pays est dépourvu d’arbres et même d’arbrisseaux.

Dans mes excursions auprès des tribus indiennes, j’ai traversé plusieurs fois les immenses plaines de l’Ouest, et visité différents endroits