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sité ; ils élèvent avec soin des bestiaux et des volailles… Espérons que les tristes restes de ces nombreuses nations qui couvraient jadis le sol de l’Amérique, réduits aujourd’hui à gagner leur vie à la sueur de leur front (car la chasse ne peut plus les nourrir), trouveront une demeure permanente, et qu’ils seront incorporés dans l’Union avec tous les droits de citoyens. C’est l’unique espoir qui leur reste  ; l’humanité et la justice semblent exiger qu’il ne soit point frustré. S’ils étaient repoussés de nouveau et relégués plus avant dans les terres, ils périraient infailliblement  ! Quant aux Indiens qui refuseraient de se soumettre ou d’accepter l’arrangement définitif et le seul qui leur soit favorable, ils reprendraient la vie nomade des plaines et termineraient leur malheureuse existence à mesure que les buffles et les autres animaux qui les nourrissent viendraient à disparaître.[1]

Dans les environs de la Mankizitah ou rivière Terre-Blanche, les coteaux sont noirâtres et doivent probablement cette apparence à des feux souterrains  ; le sol y est très-léger et stérile sur une étendue d’environ cent milles  ; les hautes terres y ont peu de verdure, et le pays plat, ou la vallée

  1. L’extinction totale des Indiens de l’Amérique du Nord n’est évidemment plus qu’une question de temps : la petite vérole, les vexations iniques des blancs, et surtout les guerres injustes que leur font les États-Unis, sont les causes principales et infaillibles de leur destruction future. (Note de la présente édition.)