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plusieurs grandes rivières avec leurs nombreux tributaires : les principales sont la Platte, les deux rivières déjà nommées, les têtes ou sources de l’Arkansas, de l’Osage et de la Rivière-Rouge  ; elles présentent les plus grandes ressources pour la civilisation.

Le général Pierce, président de la république, n’essayera-t-il pas, comme ses devanciers, d’arracher, lui aussi, quelques plumes de l’aigle indien, pour les placer dans la couronne qui doit orner les trophées de son administration  ? Dans les limites que je trace, il trouvera une étendue de pays assez vaste pour être représentée par trois ou quatre étoiles de la première grandeur, qui augmenteront le lustre de la galaxie du drapeau de l’Union. Ce grand territoire pourra contenir une population immense, destinée à former plusieurs États, qui seront un jour des plus prospères.

Mais alors, que deviendront les Indiens qui habitent aujourd’hui ce territoire  ? Que deviendront les aborigènes, eux qui l’ont possédé de temps immémorial  ? C’est une question bien sérieuse et qui fait naître des idées fort sombres dans l’esprit d’un observateur qui a suivi la politique envahissante des États-Unis. J’ai remarqué avec plaisir qu’il y a un rayon d’espoir pour l’avenir de ces pauvres et malheureuses tribus. Les sauvages envoient volontiers leurs enfants aux écoles  ; ils font de grands progrès dans l’agriculture et même dans plusieurs arts mécaniques de première néces-