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La nature a été prodigue de ses dons envers cette contrée et, sans être prophète, on peut prédire qu’un avenir florissant se prépare pour ce désert. Le texte du Psalmiste lui sera bientôt appliqué : «  La terre a été créée pour servir d’habitation à l’homme et pour être le théâtre où la gloire du Seigneur et ses perfections seront manifestées.  » Ces plaines, naturellement si attrayantes et si fécondes, semblent inviter le laboureur à y tracer des sillons et promettent une ample récompense à ses moindres travaux. Les chênes antiques attendent le bûcheron, et les rochers, le tailleur de pierre  ; les bruits de la hache et du marteau retentiront un jour dans ces solitudes  ; des fermes étendues, environnées de vergers et de vignobles, des troupeaux nombreux d’animaux domestiques sont destinés à couvrir ces plages inhabitées, et à pourvoir aux besoins des villes qui viendront s’y élever comme par enchantement, avec leurs dômes, leurs tours, leurs chapelles, leurs maisons, leurs collèges, leurs écoles, leurs hôpitaux et leurs asiles.

Je parle ici principalement de la région qui s’étend de l’embouchure de la rivière Kansas à celle de Niobrarah ou l’Eau qui coule, et se prolonge au delà des Côtes-Noires, jusqu’aux monts Rocheux  ; de là elle suit, vers le sud, les limites déjà tracées des territoires d’Utah, du Nouveau-Mexique et du Texas.[1] Tout ce pays renferme

  1. Le Texas est aujourd’hui un État de l’Union américaine et non un territoire. (Note de la présente édition.)