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fièvre m’avait réduit me quittèrent insensiblement  ; je me trouvai, au bout de quelques jours, en pleine convalescence, très en état de célébrer la messe et de donner mon temps au soin des malades.

Au fur et à mesure que notre bateau avançait et gagnait les parties les plus élevées et les plus ouvertes du territoire indien, l’épidémie disparaissait. Nous pouvions de nouveau consacrer quelques heures à contempler les merveilles du désert, à réfléchir sur l’avenir de ces vastes solitudes, sur le sort surtout de leurs pauvres habitants. J’en rendrai compte dans la suite de mes lettres  ; elles vous diront ce qui m’est arrivé d’intéressant dans mes rapports avec les sauvages, pendant le long et dangereux voyage que je viens de terminer. Agréez etc.

P. J. De Smet, S. J.

P. S. Voici une notice qu’on attribue à Mgr l’archevêque. Elle a été insérée dans le Berger de la vallée de Saint-Louis, feuille hebdomadaire : «  Le R. P. Chrétien Hoecken, de la Compagnie de Jésus, est mort du choléra, à bord du Saint-Ange, sur la rivière Missouri. Ceux qui ont eu le bonheur de connaître le défunt peuvent se faire une idée de la perte que la religion a faite par sa mort. Cette perte, on peut le dire, est irréparable. À la connaissance de plusieurs langues indiennes, il joignait une intelligence parfaite des mœurs,