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suis pas digne, Seigneur  ; je ne suis pas digne.)  » — À une prière qu’on lui fit en l’honneur de l’immaculée Conception de Marie, il ajouta à haute voix ces paroles : — « Credo, credo, Domine Jesu. (Je crois, je crois, Seigneur Jésus.) » — Il exprima ensuite un vif désir de quitter la terre le jour de la fête des saints Anges. Dieu, dont il avait si fidèlement rempli la volonté, se plut à exaucer les désirs de son serviteur. Le lendemain, vers minuit, comme on voulait lui donner la dernière absolution : — « dit-il, c’est le moment.  » — Quelques instants après, on récita une belle prière de saint Charles Borromée. Arrivé à l’endroit de cette oraison où le saint avoue «  qu’il a péché, mais qu’il n’a jamais renié le Père, le Fils et le Saint-Esprit,   » le P. Elet s’écria avec effort : — «  Jamais, jamais  !   » Après avoir embrassé pour la dernière fois le crucifix avec une dévotion affectueuse, à minuit précis, pendant qu’on renouvelait l’absolution, il expira paisiblement, comme quelqu’un qui s’endort d’un doux sommeil.

Le R. P. Elet avait eu une dévotion toute particulière aux saints Anges. Chaque année, pendant son rectorat, le jour de la fête des saints Anges, il demandait à tous les Pères d’offrir la messe en leur honneur, afin d’obtenir une protection spéciale pour la maison. Il avait aussi introduit en plusieurs endroits la dévotion au Sacré Cœur de Jésus et la pratique qui s’observe le premier vendredi de chaque mois, de recevoir la sainte communion et