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augmenterait, on pourrait étendre les limites de ces champs. Comme leurs frères, qui habitent à l’ouest des montagnes Rocheuses, ils s’attacheraient de plus en plus aux terres, dont le produit serait le fruit de leurs sueurs. Leurs habitudes nomades, les guerres qui souvent en sont la suite, feraient insensiblement place à une vie plus paisible et plus douce. Les animaux domestiques qu’ils élèveraient remplaceraient le buffle, dont l’abondance au milieu de laquelle ils vivraient leur ferait bientôt perdre le souvenir.

Depuis dix ans, une grande partie des fonds disponibles de la vice-province du Missouri ont été employés pour le bonheur des Indiens. Les libéralités de la société de la Propagation de la Foi établie à Lyon, et celles de nos amis, nous ont puissamment aidés à convertir et à civiliser les tribus d’au delà des montagnes Rocheuses. Plusieurs de nos confrères y poursuivent encore la même œuvre de charité  ; plusieurs de nos Pères et Frères désirent visiter les tribus que je visitai moi-même l’année dernière. Un établissement fondé au milieu d’elles, à l’est des montagnes, serait très-désirable  ; mais les secours pécuniaires qu’ils ont à leur disposition sont bien loin de répondre à l’œuvre qu’ils méditent. Le vif intérêt que vous portez, messieurs, au salut et à la civilisation de tant de milliers d’infortunés habitants du désert m’inspire assez de confiance pour oser m’adresser à votre générosité, qui seule peut nous