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commencent à empiéter sur le pays de chasse des Brûlés, partie de la nation des Sioux. Les Ponkahs se trouvent souvent dans la nécessité d’aller chasser sur les terres des Sioux et des Sheyennes. Autrefois les Iowas, les Omahas et les Ottoes subsistaient principalement du produit de leur chasse au buffle  ; aujourd’hui on les voit réduits à l’état le plus pitoyable, n’ayant pour toute nourriture qu’une bien petite quantité de chevreuils, d’oiseaux et de racines sauvages. Leur misère est telle, qu’ils sont forcés, pour se procurer le nécessaire, de battre la campagne dans tous les endroits, et par petites bandes  ; très-heureux s’ils échappent aux embûches d’un ennemi plus puissant qu’eux, et qui souvent massacre les vieillards, les femmes et les enfants. Il n’est pas rare ici d’avoir à déplo rer de semblables cruautés. Chaque année voit augmenter le nombre de ces scènes révoltantes, tristes avant-coureurs d’un dénoûment prochain et tragique.

Les Pawnees et les Omahas sont dans un état de dénuement presque absolu. Entourés d’ennemis, où iront-ils poursuivre l’animal sauvage qui souvent leur manque et émigre dans d’autres parages  ? Il est vrai que, depuis assez longtemps, il est d’usage parmi eux de cultiver un petit champ de citrouilles et de maïs  ; mais souvent aussi, lorsque la moisson paraît répondre à leur attente et à leurs travaux, l’ennemi vient soudainement encore leur arracher cette triste et dernière ressource.