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ciés de la Propagation de la Foi contribueront puissamment à aplanir les difficultés.

Je quittai les terres supérieures du Niobrarah et de la Mankizita, vers la fin d’octobre 1848, avant la saison des pluies et des neiges. Ces lieux sont le séjour où différentes tribus des Sioux se rendent en automne, pour faire la chasse aux animaux sauvages qui y abondent alors, et afin de se pourvoir de peaux et de viande pour l’hiver qui approche. La consommation de peaux dans le Missouri doit être immense, car tous les Indiens s’en servent pour la construction de leurs loges, pour les harnais de leurs chevaux et pour leurs habillements. L’année dernière, cent dix mille peaux de buffle et autres dépouilles de cerf, de gazelle, de chevreuil, de grosse corne, de loutre, de castor, etc., et vingt-cinq mille langues salées ont été reçues dans les magasins de pelleteries à Saint-Louis. Par là vous aurez une idée du nombre extraordinaire de buffles tués, et de l’étendue du vaste désert qui sert de pâturage à ces animaux.

Nous partîmes en esquif du Fort-Sully, qui se trouve près de l’embouchure de la petite Rivière-à-Médecine. Notre voyage fut des plus heureux. Le temps était magnifique, et les deux rives du Missouri, peuplées dans cette saison d’une quantité extraordinaire de gibier de toute espèce, offraient le spectacle le plus gracieux et le plus varié, en même temps qu’elles ouvraient un vaste champ à la convoitise et à l’habileté de nos chasseurs.