Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/405

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vateur. On voyait la République américaine marcher avec la rapidité de l’aigle vers la plénitude de sa puissance. Chaque année elle s’annexait de nouveaux pays. Elle ne visait à rien moins qu’à étendre sa domination de l’océan Atlantique à l’océan Pacifique, afin d’embrasser le commerce du monde entier et de disputer aux autres nations la gloire de la prééminence. Son but est atteint. Tout a plié sous son sceptre ; toutes les nationalités sauvages sont à ses pieds.

«  Mais si l’avenir paraît sombre et menaçant, du moins le passé n’est pas sans consolations. Dans l’espace des dix dernières années, nos Pères de Sainte-Marie ont baptisé au delà de 400 adultes et un grand nombre d’enfants. La parole évangélique n’est pas tombée sur une terre aride. La plupart de ces néophytes ont toujours donné des preuves d’une foi vive et d’une tendre piété. Le cœur du missionnaire éprouve une douce joie en voyant leur assiduité à l’église, leur ardeur à s’approcher des sacrements, leur résignation dans les maladies, leur charité mutuelle, exercée surtout à l’égard des pauvres, des orphelins et des malades ; et par-dessus tout, leur zèle pour la conversion des infidèles. On les appelle sauvages ; mais on peut dire hardiment que dans toutes les grandes villes des deux hémisphères, des milliers de blancs méritent bien mieux ce nom.

«  Un grand nombre de nos Indiens ont fait des progrès considérables en agriculture, et vivent