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Comme les Chananéens, les peuples sauvages, pris en général, ont été punis par degrés. Peut-être ont-ils, comme eux, été trop longtemps sourds à la voix divine, qui les invitait à quitter leurs erreurs grossières pour embrasser la vérité. Qui est entré dans les conseils de la sagesse éternelle  ? Qui oserait accuser ses jugements d’injustice  ? Dieu, à qui tout l’univers appartient à titre de création, ne peut-il pas disposer de sa propriété selon son bon plaisir  ? Mais, en faisant éclater sa justice, il n’oublie pas sa miséricorde. Ici-bas il ne frappe que pour guérir. Son divin Cœur est toujours ouvert à ceux mêmes dont il punit les iniquités.

«  Ce qui m’amène à faire ces tristes réflexions, ce sont les changements qu’a subis en peu d’années la condition de presque tous les sauvages. Sous l’administration du président Pierce,[1] tout le vaste

  1. Pierce (Franklin), homme «  l’État américain, né à Hillsborough (New-Hampshire), 1804-1869, fils du général Benjamin Pierce, fit de sérieuses études, devint avocat, membre de la législature du New-Hampshire, et fut envoyé au Congrès en 1833. Il y acquit une réputation méritée, et soutint le parti démocratique (conservateur) de manière à s’attirer les éloges et l’estime du président Jackson. Il fut membre du sénat en 1834, se retira de la vie politique en 1842, pour se consacrer à sa famille et reprit sa profession d’avocat. Il avait refusé la place d’attorney général, lorsque, dans la guerre du Mexique, en 1847, il s’enrôla volontairement, fut bientôt nommé colonel, et, par son courage comme par ses talents militaires, acquit une grande popularité. Général à la fin de la campagne, il