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J’ai commencé la mission des Potowatomies en 1838. Mon cœur se dilata en revoyant mes chers confrères des plaines, au milieu desquels j’avais trouvé jadis tant de consolations dans l’exercice du saint ministère  ! J’eus le bonheur de voir un grand nombre d’indiens s’approcher de la sainte Table avec le plus profond recueillement. De l’autel, je leur adressai quelques paroles de consolation et je les encourageai à persévérer dans le service du divin Pasteur. Ils en ont bien besoin, surtout aujourd’hui  ; car les blancs sont venus les environner de toutes parts, et les cerneront bientôt de près sur leurs propres petites réservations, ou portions de terrains que le gouvernement a accordées à ces pauvres sauvages.

«  Je sais, Madame, que vous vous intéressez beaucoup au bien-être des Indiens. Permettez-moi donc de vous entretenir quelques instants de leur sort en général, et surtout de ce qui regarde ceux de Sainte-Marie parmi les Potowatomies.

«  Lors de ma première arrivée parmi les Potowatomies en 1838, la nation comptait au delà de 4, 000 âmes. Elle est maintenant réduite à 3, 000, dont 2, 000 sont catholiques. Toutes les tribus environnantes ont diminué dans la même proportion.

«  À quoi faut-il attribuer le dépérissement si rapide de la race indienne  ? C’est là un de ces mystères de la Providence, que toute la sagacité